• Période : XVIIe siècle

• Origine : Italie

• Matériaux : Marbre

• Dimensions : H : 38 cm, l : 22 cm, P : 20 cm

• État : Très bel état

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• Period: 17th century

• Origin: Italy

• Materials: Marble

• Dimensions: H : 38 cm, l : 22 cm, P : 20 cm

• Condition: Très bel état

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Description

Cette paire de bustes sculptés dans le marbre est l’œuvre d’un artiste italien du XVIIe siècle. La fin de la Renaissance ayant été marquée par le maniérisme aux compositions désordonnées et aux figures allongées, certains artistes cherchent à renouveler leur production. C’est la raison pour laquelle le baroque apparaît avec un goût pour le mouvement et la dramatisation. Il y a également la volonté, chez d’autres artistes, de revenir à des formes pures, plus proches d’un esprit classique, à l’antique. Cette mouvance trouve son origine à Rome, dès la fin du XVIe siècle, auprès du peintre Annibal Carrache qui recommande à ses élèves d’étudier l’Antiquité, les grands maîtres de la Renaissance et la nature.
Nos deux bambins sont emprunts de ce classicisme romain avec des positions all’antica et des visages idéalisés avec des yeux sans pupille. Le travail du marbre, notamment dans les chevelures, suggère l’utilisation du trépan. Cette technique est utilisée en sculpture afin d’atteindre des renfoncements, dégager des parties difficiles d’accès et dégrossir des gorges de faible diamètre en formant des cavités cylindriques. Il se veut être un outil lent mais précis et il est destiné aux endroits très fragiles et à des matériaux durs comme le bois, la pierre et le marbre. Utilisée durant l’Antiquité, la technique du trépan vient ici renforcer le classicisme des deux bustes. Elle permet également d’apporter mouvement et profondeur à l’ensemble.

La bouche légèrement entrouverte et le travail réalisé sur le chignon du buste féminin nous rappelle le Buste de Costanza Bonarelli du sculpteur italien Gian Lorenzo Bernini, dit Le Bernin. Notre sculpteur reprend le modèle de cette coiffure au chignon natté et légèrement décoiffé qui laisse s’échapper une mèche de cheveux sur la nuque. Ce chef-d’œuvre du milieu du XVIIe siècle représente la maîtresse de l’artiste, surprise lors d’un moment de pure intimité.
Si nous tenons compte de cette intimité et du goût certain pour l’Antiquité, il est possible d’imaginer que nos deux bustes figurent Eros et Psyché. Selon le mythe, Psyché est une princesse d’une beauté telle qu’elle éveille la jalousie d’Aphrodite. La déesse demande alors à son fils Eros de se débarrasser d’elle : à l’aide d’une de ses flèches qui prodiguent l’amour, Éros doit lier la princesse à l’être le plus vil qui soit. En maniant son arc, Eros se blesse avec ladite flèche et tombe éperdument amoureux de Psyché. Pendant ce temps, la princesse cherche désespérément à se marier et décide de consulter l’oracle de Delphes. Selon la prophétie, elle serait destinée à être abandonnée en haut d’une colline en attendant qu’une créature monstrueuse ne vienne la chercher pour l’épouser. Lorsque ce jour arrive, le monstre s’approche de Psyché qui est sauvée par le Zéphyr, vent qui l’emmène dans un palais inconnu. Ce lieu n’est autre que la propriété d’Eros qui, pour se protéger d’Aphrodite, cache son identité à Psyché et lui interdit de le regarder. Alors que les deux amants écoulent des jours heureux, les sœurs de Psyché s’en mêlent et cherchent à découvrir le visage de ce mystérieux personnage qu’elles pensent être monstrueux. Elles éveillent alors la curiosité de Psyché qui décide d’aller observer son amant dans son sommeil. Malheureusement, Eros se réveille et honteuse, Psyché s’enfuit. Séparés, ils connaissent le sort d’Aphrodite qui séquestre Eros tout en contraignant quiconque à ne pas accueillir Psyché chez lui. Elle vit de nombreuses épreuves et reçoit de Perséphone la crème de son inaltérable beauté, censée faire revenir l’être aimé. En inhalant son arôme, Psyché tombe dans un profond sommeil. Heureusement Eros finit par s’échapper et la ranime. Ils finissent par s’épouser sur le mont Olympe et donnent naissance à Hédoné, déesse du Plaisir.  
Le thème d’Eros a été repris au XVIIe siècle par le sculpteur flamand François Duquesnoy. Surnommé il Fattore di Putti, les sculptures de cet artiste de grande renommée ont fortement inspiré la production de ses élèves. C’est notamment le cas de Josse le Court, élève de Duquesnoy, qui réalisé vers 1670 une Tête de bambin dont le thème et l’exécution nous rappellent nos deux bustes.
Notre paire de bambins s’inscrit donc dans la production de sculpture du XVIIe siècle. Le sculpteur de ces bustes a su reprendre les modèles des grands artistes de son temps et propose deux très belles pièces qui allient tradition et une maîtrise certaine des techniques de la taille de marbre.

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This pair of marble busts is the work of a 17th century Italian artist. The end of the Renaissance was marked by Mannerism with its disordered compositions and elongated figures, and some artists sought to renew their production. This is why the Baroque period appeared with a taste for movement and dramatisation. There is also a desire on the part of other artists to return to pure forms, closer to a classical spirit, to the antique. This movement originated in Rome, at the end of the 16th century, with the painter Annibal Carracci, who recommended that his pupils study Antiquity, the great masters of the Renaissance and nature.
Our two toddlers are borrowed from this Roman classicism with all’antica positions and idealized faces with pupil-less eyes. The marble work, especially in the hair, suggests the use of the drill bit. This technique is used in sculpture in order to reach recesses, to clear hard-to-reach parts and to rough out small diameter grooves by forming cylindrical cavities. It is intended to be a slow but precise tool and is designed for very fragile areas and hard materials such as wood, stone and marble. Used during Antiquity, the technique of the drill bit reinforces the classicism of the two busts. It also brings movement and depth to the whole.
The slightly half-open mouth and the work done on the bun of the female bust remind us of the Bust of Costanza Bonarelli by the Italian sculptor Gian Lorenzo Bernini, known as Le Bernin. Our sculptor uses the model of this hairstyle with a plaited and slightly dishevelled bun that lets a lock of hair escape on the nape of the neck. This mid-seventeenth-century masterpiece depicts the artist’s mistress, caught in a moment of pure intimacy.
If we take into account this intimacy and the certain taste for antiquity, it is possible to imagine that our two busts represent Eros and Psyche. According to the myth, Psyche is a princess of such beauty that she arouses the jealousy of Aphrodite. The goddess then asks her son Eros to get rid of her: with one of his love arrows, Eros has to bind the princess to the most vile being imaginable. While wielding his bow, Eros is wounded by the arrow and falls madly in love with Psyche. Meanwhile, the princess is desperate to get married and decides to consult the oracle at Delphi. According to the prophecy, she is destined to be abandoned on a hilltop until a monstrous creature comes to claim her as his bride. When that day comes, the monster approaches Psyche who is saved by the Zephyr, a wind that takes her to an unknown palace. This place is none other than the property of Eros who, to protect himself from Aphrodite, hides his identity from Psyche and forbids her to look at him. While the two lovers are having a good time, Psyche’s sisters get involved and try to discover the face of this mysterious character, whom they think is monstrous. They arouse Psyche’s curiosity and she decides to go and observe her lover in his sleep. Unfortunately, Eros wakes up and Psyche is ashamed to flee. Separated, they suffer the fate of Aphrodite, who sequesters Eros and forces anyone who does not welcome Psyche into his home. She undergoes many trials and receives from Persephone the cream of her unalterable beauty, which is supposed to bring back the beloved. Upon inhaling its aroma, Psyche falls into a deep sleep. Fortunately Eros eventually escapes and revives her. They eventually marry on Mount Olympus and give birth to Hedoné, goddess of Pleasure.  
The theme of Eros was taken up in the 17th century by the Flemish sculptor François Duquesnoy. Known as il Fattore di Putti, the sculptures of this renowned artist strongly inspired the production of his pupils. This is particularly true of Josse le Court, a pupil of Duquesnoy, who produced a Head of a Toddler around 1670, the theme and execution of which remind us of our two busts.
Our pair of toddlers is therefore part of the sculpture production of the 17th century. The sculptor of these busts knew how to take up the models of the great artists of his time and offers two very beautiful pieces which combine tradition and a certain mastery of the techniques of marble cutting.

Informations complémentaires

Dimensions 38 × 22 × 20 cm
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