Description
Anna Quinquaud est l’une des principales représentantes de la sculpture dite ethnographique. Titulaire en 1924 du second prix de Rome, elle renonce à la Villa Médicis et part pour l’Afrique Orientale française au profit de l’exploration des beautés du monde subsaharien. Elle revient en France en 1926, et entreprend un second voyage en 1930 au Niger et en Guinée française. Elle s’installe huit mois à Pita, chef-lieu des peuples peuls du massif montagneux du Fouta-Djalon. Accompagnée d’une troupe de porteurs et de tout son paquetage de sculpteur, elle va œuvrer sans cesse, modelant dans la terre ou creusant dans le bois exotique les traits purs, les silhouettes longilignes, les attitudes altières des femmes croisées sur la route du marché et longuement étudiées lors de séances de pause.
Son œuvre est un hymne à la beauté de l’Afrique. Séduite et fascinée par ses traditions, elle entend avant tout capter l’essence même de ses habitants à l’instar de notre sculpture magnifiant cette mère et son enfant dans une attitude pleine de retenue et de dignité. La polychromie du bleu émaillé et du brun vient ici rythmer cette impression d’harmonie en jouant sur le contraste coloré des volumes. Mais la sculptrice sait utiliser indifféremment le bois, le bronze, la terre cuite et même les matières plastiques.