Lutrin (kendai, ou bureau de lecture) en bois et laque avec un tiroir au pied.

Wood and lacquer reading stand (kendai) with a drawer at the base.

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Description

Décor en takamaki-e représentant un aigle sur un promontoire rocheux, entouré de végétation. La tête vers le bas et les ailes à moitié dépliées, il s’apprête à s’envoler, peut-être afin de chasser sa proie. Son œil est fait d’une bille de verre sur laque dorée et noire pour la pupille, donnant à son regard une grande intensité. Les supports verticaux sont simplement ornés des armoiries de la famille de Tozama Daimyo Matsura ou du clan Uda Genji, en hiramaki-e. Le kamon représenté est un Shippo avec une fleur Hanabishi. Shippomon est un motif issu du motif continu appelé Rinchigamon. Le nom vient de l’idée que l’anneau s’étend dans les quatre directions, d’où le nom « Shiho » et « Shippou ». Dans le bouddhisme, les sept joyaux (or, argent, lapis-lazuli, agate, corail, bénitier géant et cristal) qui décorent les pagodes représentent le mérite, et donc « shippo » est également considéré comme un symbole de bon augure. Il est largement utilisé dans les maisons des clans Uda Genji, Matsura et Sasaki. L’Hanabishi représente la fleur de mâcre également appelée châtaigne d’eau. Elle pousse dans les étangs et marais japonais et est facilement reconnaissable grâce à ses feuilles en forme de losanges. Ce motif apparaît fréquemment sur les tissus japonais. 

Le clan Uda Genji descend de l’Empereur Uda, ayant régné du 17 septembre 887 au 4 août 897. Il est le père du prince impérial Atsumi (敦實親王, Atsumi shinnō) (892-966), père de Minamoto no Masazane (源雅信) (920-993), ancêtre des Uda Genji. De nombreuses familles de samurai de la province d’Omi et de la province d’Izumo appartiennent à cette lignée et utilisent le nom de clan « Minamoto » dans les documents officiels, dont les clans Sasaki, Rokaku, Kyogoku, Kuroda ou Takaoka. Le Sasaki-Jinja (沙沙貴神社) est un sanctuaire shinto étroitement associé au clan. 

La famille Matsura remonte au XIIème siècle, connue en premier lieu comme famille de pirates régulièrement en conflit avec la Corée, avant que Mastura Takanobu ne soit anobli au rang de Daymio. Les armoiries figurées sur le lutrin datant d’après 1689, il est envisageable de dater ce lutrin du vivant de Matsura Masashi, à l’époque où la famille habitait à Katsumoto sur l’île Iki. 

L’intérieur du tiroir utilise un décor hirameji donc de paillettes métalliques sur laque noire, ici des paillettes de cuivre, d’argent et d’or, afin de créer une animation subtile jouant avec la lumière. La poignée en laiton est tenue par une fixation représentant deux oiseaux stylisés.  

Les pins noueux sont soulignés par des jeux sur l’intensité du maki-e et de la feuille d’or afin de varier les textures et de créer des volumes, relevant encore le décor déjà en relief. Au Japon, le pin (matsu) est encore le symbole d’une force inébranlable forgée tout au long d’une vie de difficiles combats quotidiens ; symbole aussi des hommes qui ont su conserver intactes leurs pensées, malgré les critiques qui les entouraient, parce que le pin lui-même sort vainqueur des assauts du vent et de la tempête. Durant la semaine des fêtes du Nouvel An, les Japonais placent de chaque côté de l’entrée de leur maison deux pins, sensiblement de la même grandeur. C’est une tradition shintoïste qui veut que les divinités (Kami) vivent dans les branches des arbres. Ils sont souvent entourés d’un shimenawa. Il y a une poésie japonaise très connue, drôle et ironique, sur ces pins jumeaux : Tatsi wakare Ina-ba-no yama-no mine-ni ôru, 
Matsu-to si kikaba ima kaheri-kom. 

« Après que je t’aurai quittée, si j’apprends que tu m’attends sur le pic de la montagne du pays d’Inaba, où croissent les pins, alors je reviendrai sur-le-champ. « 

Ce pic ferait référence au sommet de l’actuel mont Kinka. 

L’aigle est considéré au Japon comme le roi des oiseaux. Les plumes de sa queue sont réputées   être les meilleures plumes pour une flèche. Il est dit que celles-ci ont été offertes à la Cour impériale et au sanctuaire d’Ise (préfecture de Mie), un des lieux les plus sacrés du shintoïsme. Capable de s’élever au-dessus des nuages et de fixer le soleil, l’aigle est universellement considéré comme un symbole à la fois céleste et solaire, les deux aspects pouvant d’ailleurs se confondre. Au Japon, le Kami dont le messager ou le support est un aigle est dénommé Aigle du céleste soleil. L’aigle est devenu le substitut du soleil dans la mythologie asiatique et nord-asiatique ; il en va de même dans les mythologies amérindiennes. 

Le kendai est un support pour la lecture de livres, poèmes ou partitions de musiques. Son existence est attestée depuis la période Nara (710-794). 

Développée au cours de la période Muromachi (1336-1573), le takamaki-e (ou « maki-e surélevé ») est l’une des trois techniques principales de la fabrication du maki-e. Cette technique consiste à créer des motifs au-dessus de la surface préalablement laquée au moyen d’un mélange de poudre de métal, de laque, de charbon de bois ou de poussière d’argile. 

Japon – Ere Meiji (1868-1912)

Hauteur : 51 cm – largeur : 44 cm – profondeur : 28 cm. 

The piece features a takamaki-e (raised maki-e) design depicting an eagle perched on a rocky outcrop, surrounded by vegetation. With its head lowered and wings half-unfolded, the eagle appears poised to take flight—perhaps in pursuit of its prey. The eye is rendered with a glass bead set over gold and black lacquer for the pupil, giving it a striking, lifelike intensity. The vertical supports are simply adorned with the family crest (mon) of the Tozama Daimyō Matsura clan or Uda Genji clan, rendered in hiramaki-e.  The emblem depicted is a Shippo with a Hanabishi flower. 
 The Shippomon (Shippo pattern) originates from a continuous design called Rinchigamon. The name « Shippo » (or « Shiho ») comes from the idea that the circular ring extends in four directions. In Buddhism, the Seven Treasures (gold, silver, lapis lazuli, agate, coral, giant clam, and crystal), which adorn pagodas, symbolize virtue. Therefore, “shippo” is also regarded as an auspicious symbol. It is widely used in the houses of the Uda Genji, Matsura, and Sasaki clans. 

The Hanabishi represents the flower of the water caltrop, also known as the water chestnut. It grows in Japanese ponds and marshes and is easily recognizable by its diamond-shaped leaves. This motif frequently appears in traditional Japanese textiles. 

The Uda Genji clan descends from Emperor Uda, who reigned from September 17, 887 to August 4, 897. He was the father of Imperial Prince Atsumi (敦實親王, Atsumi shinnō) (892–966), who fathered Minamoto no Masazane (源雅信) (920–993), the ancestor of the Uda Genji line. Many samurai families from the Ōmi and Izumo provinces belong to this lineage and use the Minamoto clan name in official documents, including the Sasaki, Rokaku, Kyogoku, Kuroda, and Takaoka clans. The Sasaki-jinja (沙沙貴神社) is a Shinto shrine closely associated with the clan. 

The Matsura family dates back to the 12th century, originally known as a seafaring clan often engaged in conflict with Korea. The family rose to prominence when Matsura Takanobu was elevated to the rank of Daimyō. 

The crest depicted on this reading stand (kendai) dates from after 1689, suggesting it could be attributed to the lifetime of Matsura Masashi, during the period when the family resided in Katsumoto, on Iki Island. 

The interior of the drawer is decorated in hirameji—a technique using metallic flakes (here copper, silver, and gold) on black lacquer, producing a subtle shimmer that plays with the light. The brass handle is secured with a fitting in the shape of two stylized birds. 

The gnarled pines are highlighted through varied applications of maki-e and gold leaf, creating shifts in texture and volume that enhance the relief of the composition. In Japan, the pine tree (matsu) symbolizes unwavering strength, earned through a life of daily challenges. It is also seen as a metaphor for those who remain true to their convictions despite criticism—just as the pine withstands wind and storm. During New Year celebrations, Japanese households traditionally place two pines of equal height at their entrance, following a Shinto custom that invites the kami (deities) to dwell within their branches. As an evergreen tree, the pine is favored for this purpose and is often adorned with a shimenawa (sacred rope). A well-known, humorous Japanese poem pokes fun at these “twin pines.”  

Tatsi wakare Ina-ba-no yama-no mine-ni ôru, 
Matsu-to si kikaba ima kaheri-kom.  

« After I have left you, 
 if I hear you are waiting for me 
 on the mountain peak 
 of Inaba, where the pines grow, 
 I shall come back to you at once. » 

The eagle is revered in Japan as the king of birds. Its tail feathers are considered the finest for crafting arrows and are said to have been offered to the Imperial Court and to the Ise Shrine (Mie Prefecture), one of Shinto’s most sacred sites. Capable of soaring above the clouds and gazing directly at the sun, the eagle is universally regarded as both a celestial and solar symbol. In Japan, a kami associated with or represented by an eagle is called the « Eagle of the Celestial Sun. » Across Asian and North Asian mythology, as well as among Native American traditions, the eagle often serves as a surrogate for the sun itself. 

The kendai is a traditional stand used for reading books, poetry, or musical scores. Its use is documented as early as the Nara period (710–794). 

Developed during the Muromachi period (1336–1573), takamaki-e (« raised maki-e ») is one of the three main techniques of maki-e decoration. It involves building up patterns above the lacquered surface using a mixture of metal powder, lacquer, charcoal, or clay dust. 

Japan – Edo era (1603-1868)

Height : 51 cm – width : 44 cm – depth : 28 cm.  

Informations complémentaires

Dimensions 51 × 44 × 28 cm
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